Dans une stratégie globale de lutte contre l’impunité, mais surtout pour traduire en justice les auteurs d’agressions et de violations des droits humains que le pays subit depuis des décennies, le gouvernement congolais a mis en place une task force pour la justice internationale.
La Cour de Justice de l’EAC ainsi que la Cour Africaine des Droits de l’Homme ont été saisies afin d’examiner ces requêtes en audience publique.
Le gouvernement congolais vient d’obtenir gain de cause, car la Cour Africaine des Droits de l’Homme ouvre un procès public contre le Rwanda pour violations des droits humains à partir du 16 septembre 2024.
Selon Me Mbemba, le vice-ministre de la Justice, ce procès pourrait conduire à la condamnation du Rwanda pour violation de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de la RDC, ainsi que pour les atrocités massives contre les populations civiles et les violations du droit international humanitaire.
Sous peine d’exclusion, toutes les ONG des droits de l’homme opérant en RDC ont été invitées à rejoindre ce mouvement afin de faire pression sur toutes les instances juridiques tant régionales qu’internationales, y compris la Cour Pénale Internationale (CPI). De nombreux experts estiment que la CPI devra cette fois-ci collaborer sur ce dossier, qui pourrait aboutir à des mandats d’arrêt contre les autorités rwandaises.
Cette affaire intervient au mauvais moment pour Kigali. En effet, ce n’est pas la première fois que des mandats d’arrêt sont émis à l’encontre des leaders du FPR. On se rappelle des mandats émis par la justice espagnole ou ceux émis par le juge d’instruction français Louis de Bruguière concernant l’attentat de l’avion présidentiel. Mais par des mécanismes aussi tordus les uns que les autres, le FPR et ses acolytes ont réussi à les outrepasser.
Une grande partie de la communauté internationale, que le FPR avait réussi à culpabiliser compte tenu de l’inaction liée aux événements de 1994, ainsi que ceux qui les avaient instaurés au pouvoir, avait activement œuvré pour que tout cela tombe à l’eau.
Cependant, le temps semble avoir changé, avec les condamnations à répétition liées au soutien de Kigali aux rebelles du M23, les enquêtes de plus en plus nombreuses qui sont publiées et qui pointent du doigt le régime du FPR pour les exactions ( Le documentaire Classified, les livres Assassins sans frontières de Michael wong et l’éloge du sang de Judi Rever…), la divergence des opinions entre les USA et Kigali sur l’appellation du drame rwandais (Génocide rwandais vs Génocide tutsi), et surtout l’affaire Rusesabagina où Washington a exercé une pression pour sa libération malgré sa condamnation pour avoir dirigé des attaques dites « terroristes » sur le sol rwandais.
Tout cela montre bien que Kigali n’est plus le chouchou des occidentaux. Si ces mandats d’arrêt contre les autorités de Kigali sont émis, il est fort probable que, cette fois-ci, ils seront mis en exécution.

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