La situation diplomatique de Kigali ne cesse de se détériorer. Alors que la communauté internationale semble tourner le dos au gouvernement rwandais, Kinshasa voit affluer des délégations diplomatiques, allant des membres des corps diplomatiques des pays occidentaux aux députés européens.
Une situation diplomatique difficile pour Kigali
Vendredi 7 mars, à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a rencontré une délégation de députés européens, conduite par Thierry Mariani. Ces élus ont échangé avec le président congolais sur plusieurs questions diplomatiques, notamment les avancées dans la résolution de la crise dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Un des sujets majeurs abordés a été les sanctions contre le Rwanda, ainsi que la suspension de certains partenariats et de l’aide au développement de certains pays européens à l’égard de Kigali.
La Présidence congolaise a indiqué que le président Tshisekedi et les députés européens ont également évoqué le protocole d’accord signé entre l’Union Européenne (UE) et le Rwanda concernant l’approvisionnement en minerais stratégiques. Thierry Mariani a exprimé de vives inquiétudes à ce sujet, soulignant l’absence de traçabilité garantie. Il a rappelé que les ressources géologiques du Rwanda ne sont pas les mêmes que celles de la RDC, suggérant ainsi que ces minerais proviennent de ressources volées.
« En tant que parlementaires européens, nous ne voulons pas être les receleurs d’un voleur ni les complices d’un massacre et d’une invasion. Nous avons proposé au président une solution technique pour garantir la traçabilité des minerais, afin de savoir clairement qui en est le véritable propriétaire », a affirmé le député Mariani.
L’UE sur la voie des sanctions contre Kigali
Le député a également salué les positions prises par des pays comme l’Allemagne, les États-Unis, l’Angleterre et les Nations Unies, qui ont ouvert la voie en adoptant des sanctions contre le Rwanda. Mariani a précisé que l’Union européenne ne pouvait plus rester passive face à cette situation et qu’elle devait adopter des sanctions fermes contre Kigali, accompagnées de mesures concrètes.
Dans cette optique, l’Union européenne prévoit d’organiser un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays membres le 17 mars, afin d’adopter des sanctions contre l’État rwandais.
Le Luxembourg modère sa position.
Le Luxembourg, qui s’était opposé
précédemment à des sanctions contre le Rwanda, a annoncé par la voix de son ministre des Affaires étrangères qu’il ne s’opposerait plus à ces sanctions. Cependant, ce dernier n’a pas précisé les raisons qui l’avaient conduit à s’opposer auparavant.
L’UE face à un dilemme diplomatique
Sur la scène internationale, l’Union européenne reste l’une des dernières institutions à afficher une position ambiguë face à l’agression rwandaise en RDC. Si une unanimité se dégage au sein des pays membres de l’UE pour condamner Kigali, cela pourrait avoir des conséquences graves pour le régime rwandais et pour les rebelles du M23 qu’il soutient.
L’attente autour de cette position pourrait marquer un tournant décisif dans le soutien international à la RDC et dans la pression sur le gouvernement rwandais.
La rédaction.